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Mise en place de la BDESE : obligations et étapes clés

 

La Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE) est devenue un outil incontournable pour structurer le dialogue social au sein des entreprises de plus de 50 salariés. Obligatoire, elle centralise l’ensemble des informations utiles aux élus du CSE pour exercer pleinement leurs missions de consultation et de contrôle. Pourtant, sa mise en place peut soulever de nombreuses questions : Que doit-elle contenir ? Quels outils utiliser ? Quelles sont les obligations de l’employeur ?

Sommaire :

 
Mise en place de la BDESE

Comprendre la BDESE et ses enjeux

 

Qu’est-ce que la BDESE ? Définition et objectifs

La Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE) est un outil central mis en place par l’employeur pour partager avec le Comité Social et Économique (CSE) l’ensemble des informations relatives à la vie de l’entreprise. Elle a remplacé la BDES (Base de Données Économiques et Sociales) depuis la loi Climat et Résilience de 2021, en y intégrant désormais les données environnementales.

Cette base unique vise à structurer l’information stratégique de manière claire et accessible. Elle permet aux représentants du personnel d’avoir une vision d’ensemble des grandes orientations économiques, sociales et environnementales de l’entreprise, et de préparer efficacement les consultations obligatoires du CSE.

Pourquoi la BDESE est-elle obligatoire ?

La mise en place de la BDESE est obligatoire pour toutes les entreprises d’au moins 50 salariés. Encadrée par les articles L2312-18 du Code du travail, elle doit être tenue à jour et mise à disposition des élus de manière permanente.

Son absence ou un contenu jugé insuffisant constitue un manquement aux obligations de l’employeur. Cela peut entraîner des sanctions, mais aussi bloquer certaines procédures, notamment en matière de consultation du CSE, et nuire au bon fonctionnement du dialogue social.

Un outil essentiel pour le dialogue social

En centralisant des données stratégiques à jour, la BDESE améliore la qualité des échanges entre la direction et les représentants du personnel. Elle permet aux élus d’anticiper les sujets à venir, de poser les bonnes questions en réunion et de suivre les décisions prises dans le temps.

Au-delà de l’aspect réglementaire, une BDESE bien tenue renforce la transparence, limite les zones de tension et favorise un climat de confiance durable entre les différentes parties prenantes de l’entreprise.

 

Mettre en place la BDESE : les étapes clés

 

1. Évaluer les besoins de l’entreprise

Avant de mettre en place la BDESE, il est essentiel d’analyser la structure et les besoins spécifiques de l’entreprise. Cette étape permet de déterminer :

  • le nombre de sites concernés (établissement unique ou multi-sites),
  • le volume et la nature des données à intégrer,
  • les outils déjà en place (ERP, SIRH, intranet),
  • le degré de digitalisation existant,
  • Les attentes des élus CSE en matière d’accessibilité et de lisibilité des données.

 

Une évaluation précise permettra d’adopter une solution sur mesure, adaptée à la taille et à l’organisation interne de l’entreprise.

2. Choisir une solution numérique adaptée

La BDESE doit être accessible en permanence et de manière sécurisée par les membres du CSE. Pour cela, il est recommandé de recourir à un support numérique : plateforme SaaS, intranet sécurisé, ou logiciel dédié.

Pour bien choisir votre outil, privilégiez une solution sécurisée (RGPD, traçabilité), facile à mettre à jour, capable d’importer automatiquement des données (RH, finances…), avec une interface claire et un accès adapté à chaque profil utilisateur.

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3. Élaborer un plan de déploiement avec échéances et responsabilités

Une fois la solution choisie, il convient de planifier sa mise en place à travers un calendrier détaillé :

  1. Répartition des rôles : qui collecte les données ? Qui les met en ligne ?
  2. Paramétrage technique : sécurisation, droits d’accès, structure des dossiers.
  3. Formation des contributeurs internes (RH, finance, etc.).
  4. Information et formation des élus CSE à l’usage de la BDESE.

 

L’objectif est d’assurer une mise en œuvre fluide, collaborative et conforme aux exigences du Code du travail.

Contenu et gestion des données de la BDESE

 

Que doit contenir la BDESE ?

Le contenu de la BDESE est défini par le Code du travail, mais peut également être adapté par accord d’entreprise. En l’absence d’accord, la trame légale prévoit 9 grands thèmes à renseigner pour les entreprises de plus de 300 salariés (7 thèmes pour les moins de 300), incluant :

  • Les investissements (matériels, immatériels, R&D)
  • La situation économique et financière (résultats, endettement, prévisions)
  • La politique sociale (emploi, formation, rémunération, égalité femmes-hommes)
  • Les conditions de travail et santé-sécurité
  • Les rémunérations des dirigeants
  • La politique environnementale (consommations, émissions, gestion des déchets)
  • L’utilisation du crédit d’impôt pour la compétitivité (CICE)
  • Les transferts commerciaux et financiers entre entités du groupe
 

💡 À noter : les entreprises peuvent enrichir la BDESE avec des indicateurs spécifiques, selon leur activité ou leurs engagements RSE.

Respecter la confidentialité des données et le RGPD

La BDESE contient des données parfois sensibles : indicateurs RH, bilans financiers, orientations stratégiques. Il est donc impératif de garantir leur sécurité en conformité avec le RGPD. Cela passe par un système de gestion des accès réservé aux élus titulaires, un stockage sécurisé avec sauvegarde, une traçabilité des connexions, ainsi qu’une anonymisation des données personnelles lorsque cela est nécessaire.

L’employeur doit également informer les utilisateurs de leurs droits et des conditions de traitement des données via une charte ou une politique d’usage.

Garantir l’accès des élus : droits, modalités, limites

Les membres titulaires du CSE disposent d’un droit d’accès permanent à la BDESE. Cet accès doit être libre, sans supervision hiérarchique, et permettre une consultation dans de bonnes conditions :

  • via un portail sécurisé accessible à distance,
  • avec une interface claire et un classement logique des informations,
  • avec la possibilité de rechercher, trier, exporter certaines données.
 

En cas de difficultés d’accès ou de contenu insuffisant, les élus peuvent saisir l’inspection du travail, voire le juge pour demander la régularisation.


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Suivre, mettre à jour et exploiter la BDESE

 

Organiser les consultations régulières avec le CSE

 La BDESE constitue le socle d’information indispensable pour les trois grandes consultations annuelles du CSE : les orientations stratégiques, la situation économique et financière de l’entreprise, ainsi que la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi. Pour que ces échanges soient réellement utiles, les données doivent être à jour, structurées et facilement accessibles.

Il est important d’anticiper ces temps d’échange en planifiant les mises à jour de la BDESE en amont des consultations. Intégrer ces échéances dans le calendrier social permet aux élus d’examiner les informations sereinement et de formuler un avis éclairé sur les projets de la direction.

Suivre les indicateurs et actualiser les données

La BDESE n’a de valeur que si elle reflète la réalité de l’entreprise. Elle doit donc être alimentée régulièrement avec des données pertinentes, à la fois économiques, sociales et environnementales. Cela inclut par exemple l’évolution des effectifs, les résultats financiers, les actions de formation, ou encore les mesures prises en matière d’impact environnemental.

Pour garantir la fiabilité de ces données, il est judicieux de désigner une ou plusieurs personnes référentes, souvent issues des ressources humaines ou du contrôle de gestion. Ces responsables veillent à l’actualisation des contenus et au respect des échéances, en s’appuyant si besoin sur des outils de suivi ou des alertes automatisées.

Tirer parti des retours des élus pour faire évoluer la BDESE

Plus qu’une obligation réglementaire, la BDESE peut devenir un véritable levier d’efficacité s’il est conçu comme un outil évolutif. En sollicitant régulièrement les retours des élus, l’employeur peut identifier des pistes d’amélioration concrètes : une navigation plus intuitive, une meilleure lisibilité des indicateurs, ou encore l’ajout de documents utiles comme les bilans RSE ou les synthèses RH.

Cette démarche collaborative renforce l’implication des représentants du personnel, facilite la préparation des réunions du CSE et participe à une meilleure qualité du dialogue social.

 

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Que risque-t-on en cas de non-conformité ?

Sanctions juridiques

La BDESE est une obligation légale prévue par le Code du travail. Sa non-mise en place ou son caractère incomplet peut entraîner plusieurs conséquences juridiques pour l’employeur :

  • Contentieux avec le CSE : les représentants du personnel peuvent saisir le tribunal judiciaire pour demander la régularisation ou contester la validité d’une consultation en l’absence d’informations suffisantes.
  • Mise en demeure de l’inspection du travail : en cas de manquement constaté, l’employeur peut être contraint de régulariser la situation sous peine de sanctions administratives.
  • Retard ou annulation des procédures : une consultation du CSE réalisée sans accès préalable à la BDESE peut être considérée comme irrégulière, ce qui peut retarder des projets structurants (réorganisations, licenciements économiques, etc.).
 

Risques de blocage du dialogue social

Au-delà du risque juridique, l’absence de BDESE ou sa mauvaise gestion peut aussi fragiliser durablement le climat social de l’entreprise. Elle peut entraîner une perte de confiance des élus, notamment si l’accès est restreint ou que les données sont incomplètes, nourrissant un sentiment d’opacité. Elle peut également conduire à une dégradation du dialogue social : sans informations fiables, les échanges deviennent plus tendus, et les consultations perdent en efficacité. Enfin, c’est l’image de l’employeur qui peut être affectée : le non-respect des obligations sociales nuit à la marque employeur, en particulier dans des contextes de transformation ou de recherche de talents.
 
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FAQ - Tout savoir sur la BDESE

À quoi sert la BDESE pour le CSE ?

La BDESE permet aux élus du CSE d’accéder à l’ensemble des données nécessaires pour exercer leurs missions de contrôle et de consultation. Elle facilite l’analyse des projets de l’entreprise, la préparation des réunions, et garantit une meilleure transparence sur les orientations stratégiques, économiques, sociales et environnementales.

Qui peut consulter la BDESE ?

Seuls les membres titulaires du Comité Social et Économique (CSE) ont un droit d’accès à la BDESE. Cet accès doit être permanent, sans supervision hiérarchique. En revanche, les suppléants, représentants syndicaux ou autres acteurs n’y ont accès que si un accord le prévoit expressément.

Comment rendre la BDESE accessible aux élus ?

L’employeur doit mettre en place un accès sécurisé et permanent, généralement via un support numérique (plateforme SaaS, intranet, etc.). L’interface doit être simple à utiliser, avec des informations clairement structurées, un classement logique, et la possibilité de consulter, rechercher ou exporter les données.

Est-ce que la BDESE est obligatoire dans toutes les entreprises ?

La BDESE est obligatoire dans toutes les entreprises d’au moins 50 salariés disposant d’un CSE. Sa mise en place est encadrée par le Code du travail. En dessous de ce seuil, aucune obligation n’est prévue, même si certaines entreprises choisissent de s’en doter volontairement pour structurer le dialogue social.

Quelle est la différence entre la BDESE et l’ancienne BDES ?

La BDESE a remplacé la BDES en 2021, à la suite de la loi Climat et Résilience. Elle reprend les données économiques et sociales précédemment obligatoires, en y ajoutant une nouvelle dimension environnementale (consommation d’énergie, émissions, gestion des déchets…), afin de mieux intégrer les enjeux RSE dans le dialogue social.

Qui est responsable de la mise en place de la BDESE ?

C’est l’employeur qui est légalement tenu de mettre en place la BDESE. Il peut confier la collecte et la mise à jour des données à des personnes référentes (RH, direction financière, etc.), mais reste responsable de la conformité de son contenu, de son accessibilité et de sa mise à jour régulière.