Organisme de formation CSE Actualités CSE Fonctionnement & législation du CSE Santé, sécurité et conditions de travail : le rôle du CSE

Accident du travail : le rôle du CSE et les procédures à suivre en matière de sécurité au travail.

 

En France, les accidents du travail et les maladies professionnelles représentent un coût de plus de 12 milliards d’euros pour la sécurité sociale. Mais au-delà de ces chiffres, ce sont des salariés touchés dans leur santé, des entreprises fragilisées, et des questions humaines et organisationnelles majeures.

Dans ce contexte, le Comité Social et Économique (CSE) joue un rôle clé dans la prévention des risques professionnels et la gestion des accidents du travail. Informé en cas d’incident, il participe aux enquêtes, propose des mesures correctives et veille à l’amélioration continue des conditions de travail.

Ce guide pratique vous accompagne, élus du CSE, pour comprendre vos obligations et mettre en œuvre les bonnes démarches en cas d’accident du travail.

Sommaire :

 
Santé et sécurité au travail (SSCT)

Rappel des obligations de l’employeur en matière de sécurité

 

L’employeur est responsable de la sécurité et de la santé des salariés. Cette responsabilité s’inscrit dans une démarche globale de prévention, encadrée par le Code du travail. Il lui revient d’évaluer les risques professionnels en mettant à jour régulièrement le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), et de mettre en place toutes les mesures utiles pour garantir un environnement de travail sécurisé. Cela inclut notamment la mise à disposition d’équipements adaptés, la formation des salariés à la sécurité, l’aménagement des postes et l’affichage des consignes en entreprise.

Lorsqu’un accident survient, il doit le déclarer à la CPAM dans les 48 heures, informer sans délai le CSE, puis réaliser une enquête. Cette dernière, menée en concertation avec les représentants du personnel, permet d’identifier les causes profondes de l’accident et de mettre en œuvre des actions correctives. En cas de manquement à ces obligations, sa responsabilité civile et pénale peut être engagée.

 

Que faire en cas d’accident du travail : les étapes clés pour le CSE

 

Être informé immédiatement

Dès qu’un accident se produit, l’employeur doit informer le CSE. Cette information ne se limite pas à la notification d’un fait : elle doit permettre au comité d’avoir connaissance des circonstances, du poste concerné, de l’état du salarié blessé et des mesures de sécurité mises en place dans l’urgence. Cette transmission rapide permet au CSE d’exercer pleinement son rôle d’alerte et de contrôle.

 

Participer à l’enquête

Le CSE ou la CSSCT participe activement à l’enquête qui suit l’accident. L’objectif est d’identifier non seulement les faits immédiats, mais aussi les causes organisationnelles ou humaines. Cette enquête commence par une constatation des faits, puis par la collecte d’éléments : témoignages des salariés présents, observation du poste, analyse des documents internes. L’arbre des causes, outil d’analyse fréquemment utilisé, permet de remonter la chaîne des événements ayant conduit à l’accident. À l’issue de cette démarche, un rapport est rédigé avec des recommandations précises. Le comité reste ensuite mobilisé pour vérifier que les actions correctives sont bien mises en œuvre.

 

Déclencher une réunion extraordinaire

Face à un accident grave, les élus du CSE peuvent demander une réunion extraordinaire. Cette réunion, prévue par le Code du travail, doit permettre un échange approfondi avec l’employeur sur les circonstances de l’accident, les responsabilités éventuelles, et les mesures de prévention à envisager. Le médecin du travail ou l’inspection du travail peuvent y être associés si besoin.

 

Protéger les salariés : droit de retrait et d’alerte

Lorsqu’un salarié estime qu’il court un danger grave et imminent, il peut exercer son droit de retrait. Il doit en informer son employeur, sans sanction ni perte de salaire. De leur côté, les membres du CSE disposent du droit d’alerte. Ils inscrivent alors l’événement dans un registre spécial et déclenchent un échange formel avec l’employeur. Ces droits sont essentiels pour prévenir un nouvel accident et renforcer la culture de la sécurité dans l’entreprise.

 

Le rôle du CSE dans la prévention des risques

Le rôle du CSE ne se limite pas à la gestion des accidents : il agit en continu pour anticiper les risques professionnels. Cette mission de prévention repose sur plusieurs axes complémentaires.

Les inspections régulières, d’abord, permettent aux élus de se rendre sur le terrain afin d’observer les conditions de travail et de relever les anomalies éventuelles. Ces visites sont souvent l’occasion de dialoguer directement avec les salariés, de remonter les dysfonctionnements constatés, et d’alerter l’employeur avant qu’un accident ne survienne.

Le CSE joue aussi un rôle d’animation et de sensibilisation. En relayant les bonnes pratiques et les consignes de sécurité, il contribue à installer une culture de prévention partagée. Ateliers thématiques, campagnes d’affichage, réunions de sensibilisation sont autant d’outils à sa disposition.

Enfin, le comité peut formuler des propositions concrètes pour améliorer la sécurité. Cela peut concerner l’achat de nouveaux équipements, l’adaptation d’un poste, ou la révision de procédures internes. Ces recommandations doivent s’appuyer sur les constats du terrain, les retours des salariés, ou les conclusions d’enquêtes précédentes. Si besoin, le CSE peut faire appel à un expert externe pour étayer ses propositions.

 

Se former pour mieux prévenir : la formation SSCT

 

Pour remplir ses missions, le CSE doit pouvoir s’appuyer sur des membres formés. C’est pourquoi la formation SSCT (Santé, Sécurité et Conditions de Travail) est obligatoire pour les membres du CSE dans les entreprises de plus de 50 salariés. Cette formation permet de comprendre les principaux risques professionnels, de savoir comment réagir en cas d’accident, et de proposer des actions pertinentes de prévention.

Renouvelable régulièrement, elle constitue un socle indispensable pour permettre aux élus d’exercer leur mandat en toute compétence.

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Information et consultation du CSE après un accident

 

Lorsque survient un accident du travail, l’information du CSE doit être immédiate, complète et transparente. L’employeur doit transmettre toutes les données utiles : circonstances, gravité, mesures prises. Cette transparence est essentielle pour que le comité puisse exercer un suivi rigoureux.

Si l’accident entraîne une modification de l’organisation du travail, du règlement intérieur ou des équipements, l’employeur a l’obligation de consulter le CSE. Cette consultation permet aux élus de donner leur avis, de proposer des ajustements, voire de solliciter un expert en cas de situation complexe.

En cas de désaccord entre le comité et l’employeur, l’inspection du travail peut être saisie.

 

Le rôle spécifique de la CSSCT

 

Dans les entreprises de plus de 300 salariés ou dans certains établissements à risques, la CSSCT (Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail) est une émanation du CSE. Elle se consacre aux sujets de santé au travail, à la prévention des risques et à la gestion des enquêtes suite à un accident.

Composée de membres formés, elle peut procéder à des inspections, participer aux analyses d’accidents, et recommander des mesures. Elle collabore étroitement avec les acteurs internes (employeur, salariés, médecin du travail) et externes (inspection du travail, Carsat, IPRP).

Elle joue ainsi un rôle de proximité, tout en apportant une expertise technique sur les questions de sécurité au travail.

Les autres acteurs mobilisés

Plusieurs intervenants peuvent accompagner le CSE et l’employeur dans la gestion d’un accident du travail.

Le médecin du travail, tout d’abord, évalue l’état de santé du salarié, propose des aménagements de poste, et participe à la prévention. Il est aussi un interlocuteur pour le CSE lorsqu’il s’agit d’analyser les risques et les conditions de travail.

L’inspection du travail peut être saisie en cas de manquement, de conflit ou d’accident grave. Elle vérifie le respect du Code du travail et peut formuler des recommandations, voire engager des sanctions.

La Carsat (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) accompagne les entreprises dans leur politique de prévention. Elle peut proposer des aides financières pour améliorer les conditions de travail.

Enfin, les IPRP (Intervenants en Prévention des Risques Professionnels), internes ou externes à l’entreprise, apportent leur expertise en hygiène, sécurité ou ergonomie.

 

En cas d’accident du travail, le rôle du CSE est déterminant : il agit vite, enquête, alerte, propose. Mais son action ne s’arrête pas là. La véritable mission du CSE est d’ancrer durablement une culture de la prévention dans l’entreprise.

C’est en anticipant les risques, en sensibilisant les salariés, et en dialoguant de manière constructive avec l’employeur que les élus du personnel peuvent contribuer à améliorer la sécurité au quotidien. La formation, les enquêtes, les inspections, les consultations : tous ces outils sont à leur disposition pour protéger la santé des salariés et garantir un environnement de travail sûr et respectueux.

FAQ

Qu’est-ce qu’un accident du travail ?

Un accident du travail est un événement soudain survenu par le fait ou à l’occasion du travail, entraînant une lésion physique ou psychologique. Pour être reconnu comme tel, il doit se produire pendant l’exercice de l’activité professionnelle, sur le lieu ou pendant le temps de travail. La déclaration à la CPAM est nécessaire pour ouvrir les droits du salarié.

Comment informer le CSE d’un accident du travail ?

L’employeur doit informer le CSE sans délai dès qu’un accident survient. Cette information peut être transmise par écrit ou oralement, mais elle doit être suffisamment détaillée (date, circonstances, gravité, poste concerné). Dans certains cas, cette information déclenche automatiquement une enquête conjointe avec les membres du CSE.

Le CSE doit-il être informé en cas d’accident du travail bénin ?

Oui. Même si l’accident ne donne pas lieu à un arrêt de travail ou à des soins médicaux, le CSE doit en être informé. Ces incidents mineurs peuvent révéler des risques non identifiés, et méritent d’être pris en compte dans les démarches de prévention.

Quels documents le CSE peut-il consulter après un accident du travail ?

Le CSE peut accéder à différents supports utiles pour comprendre les circonstances de l’accident : registre des accidents bénins, rapports d’enquête interne, plan de prévention, DUERP, fiches de poste, rapports du médecin du travail, etc.

Qui mène l’enquête en cas d’accident dans une petite entreprise ?

Dans les entreprises sans CSSCT, l’enquête est généralement conduite par l’employeur en lien avec les membres du CSE. Même dans une petite structure, les élus peuvent demander à participer à l’analyse des faits pour garantir la transparence et la prévention.

Quelle est la différence entre l’enquête du CSE et celle de l’inspection du travail ?

L’enquête du CSE est interne et vise à prévenir les risques. Celle de l’inspection du travail intervient si une infraction est suspectée, ou en cas de désaccord entre le CSE et l’employeur. L’inspection peut imposer des mesures correctives ou engager des poursuites.

Quand le CSE peut-il faire appel à un expert après un accident du travail ?

Le recours à un expert est possible en cas d’accident grave, de désaccord avec l’employeur, ou si le CSE souhaite un appui technique pour analyser les risques. Cet expert doit être habilité et les frais peuvent être pris en charge selon les règles du Code du travail.